pâture

pâture

pâture [ patyr ] n. f.
pasture v. 1170; bas lat. pastura, de pascere « paître » appât
1Lieu où croît l'herbe et où l'on fait paître le bétail. pâturage. Mener les vaches en pâture. (XIIIe vaine pasture) Dr. Vaine pâture ou droit de vaine pâture, qui permet aux habitants d'un village de faire paître leur bétail sur les terres non clôturées, une fois les récoltes enlevées, jusqu'à l'ensemencement.
2Tout ce qui sert à la nourriture des animaux. L'oiseau apporte leur pâture à ses petits. becquée.
3Fig. Ce qui sert d'aliment à une faculté, à un besoin, à une passion; ce sur quoi une activité s'exerce. Il lit tout ce qu'il trouve et fait sa pâture de tout. Livrer un fait divers en pâture à la presse à scandale. « Mon ardeur de savoir avait sa pâture » (Renan). « Choiseul avait essayé de gouverner avec les Parlements en leur donnant les jésuites en pâture » (Bainville).

pâture nom féminin (bas latin pastura) Nourriture des animaux, en particulier du bétail ; action de pâturer. Synonyme de pâturage. Ce qui sert d'aliment à une activité, en particulier intellectuelle, à une passion : Les films noirs sont sa pâture préférée.pâture (expressions) nom féminin (bas latin pastura) Donner quelque chose en pâture à quelqu'un, lui livrer quelque chose pour qu'il en tire le maximum de profit. Vaine pâture, pâturage sur un terrain inculte ou en un lieu non enclos constitué de nombreuses parcelles, à des périodes définies par des coutumes locales. ● pâture (synonymes) nom féminin (bas latin pastura) Nourriture des animaux, en particulier du bétail ; action de pâturer.
Synonymes :
- becquée
- pitance (familier)
Ce qui sert d'aliment à une activité, en particulier intellectuelle...
Synonymes :
Synonymes :
- pâquis
- pâtis
- pâturage
- pré

pâture
n. f.
d1./d Ce qui sert à la nourriture des animaux.
Spécial. Plantes dont on nourrit le bétail, fourrage.
|| Litt. Ce qui permet de satisfaire tel besoin, telle exigence. Jeter un nom en pâture à la curiosité du public.
d2./d Action de pâturer. Bétail en pâture.
d3./d Terrain, pré où les bêtes pâturent.

⇒PÂTURE, subst. fém.
A. —Tout ce qui sert de nourriture aux animaux. Croyez-vous que le chapon à qui l'on jette du grain dans la basse-cour soit plus heureux que le ramier qui le matin ne sait pas où il trouvera sa pâture de la journée? (LAMENNAIS, Paroles croyant, 1834, p.267). Dire que Dieu donne la pâture aux petits des oiseaux, c'est une idée d'enfant. L'oiseau ne cesse de travailler, à grande dépense de vitesse; et par chance il récupère quelquefois en nourriture l'énorme dépense du vol (ALAIN, Propos, 1933, p.1155):
1. C'est dans le lit de l'océan que naissent une multitude de plantes inconnues (...) elles fournissent des abris et des pâtures à un grand nombre de coquillages, de testacées, de poissons, d'oiseaux de marine, d'amphibies...
BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p.240.
En partic. Aliment que l'on donne aux animaux domestiques; en partic., fourrage destiné au bétail. Nous savons qu'un chien répond par le geste au nom qu'on lui a donné (...) c'est en lui donnant sa pâture et en le caressant que l'on prononce le nom qu'on veut lui donner (BROUSSAIS, Phrénol., 1836, p.620). Il avait dans son burnouss une brassée d'herbe et la leur distribuait brin à brin. Les cinq bêtes [des dromadaires], couchées le cou en avant, (...) se disputaient avec de sourds grognements cette maigre pâture, souvenir de la saison fertile (FROMENTIN, Été Sahara, 1857, p.274).
P. anal., fam. Nourriture des humains. Sans gîte maintenant et sans pâture, elle se voyait désormais livrée à Dieu seul, —comme une chrétienne à un lion (BLOY, Femme pauvre, 1897, p.193). Tous penchés sur l'étal, les mains tendues, se disputaient d'avance la pâture en braillant sous les regards impassibles du fourrier (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p.27).
P. méton. Action de prendre, de chercher sa nourriture. Des canards en pâture, au loin, sur les grandes eaux, appelaient des bandes sauvages qui passaient, invisibles (R. BAZIN, Blé, 1907, p.206). La lune préside aussi aux amours des hiboux. Ils se recherchent à la nuit faite, au temps de la saison froide, avant de partir à leur pâture (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p.211).
B.AGRIC. Terrain couvert d'herbe destinée à être consommée sur place par le bétail. Synon. herbage, pâturage. Pâture alternée; pâture d'été, d'hiver; région de pâtures. Je fus employé par mes propriétaires à fendre du bois, à porter de l'eau, à conduire les moutons à la pâture (GOBINEAU, Nouv. asiat., 1876, p.223). Les prairies devraient être utilisées alternativement comme prés de fauche et pâtures et non, comme dans beaucoup de pays, avoir un usage bien spécial (Qq. aspects équip. agric., 1951, p.13).
Vaine pâture; droit de (vaine) pâture. Droit réservé à une communauté de faire paître les troupeaux sur certaines terres cultivées, après que la récolte a été enlevée, et sur certaines prairies après la fauche; ensemble des terres où s'exerce ce droit. La clôture soustrait l'ancien champ ouvert à la vaine pâture, à la fois juridiquement et matériellement (MEYNIER, Paysages agraires, 1958, p.172). La vaine pâture ne perdait de son importance que dans les régions méditerranéennes où les zones cultivées, peu nombreuses, éparses et d'étendue médiocre (...) s'entremêlaient de vignes, d'olivettes et d'arbres fruitiers (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p.31):
2. Quand la récolte des foins était faite, tous les habitants de Domremy avaient droit de pâture dans les prairies du village, et ils y pouvaient mettre des têtes de bétail en nombre proportionnel à celui des fauchées de pré...
A. FRANCE, J. d'Arc, t.1, 1908, p.9.
(Droit de) vive pâture. Droit de faire paître les troupeaux sur les terres avant la récolte, dans certaines landes et forêts, dans certains bois de haute futaie (d'apr. PLAIS. 1969).
C.Au fig. Ce qui alimente intellectuellement, spirituellement un besoin, un désir, une recherche. Peut-être les soins de sa fortune, les spéculations de l'agriculture, une vie de mouvement avaient-ils jusqu'alors détourné son humeur atrabilaire en donnant une pâture à ses inquiétudes (BALZAC, Lys, 1836, p.194). L'hebdomadaire, pour un prix modique, donne une pâture littéraire qui suffit à la plupart des gens (Civilis. écr., 1939, p.1806):
3. Le milieu religieux est un milieu désigné; il y apparaît des formations mystérieuses contre lesquelles vous ne pouvez rien. Ce n'est pas une question de raisonnement, il s'agit de donner une pâture à des sentiments.
BARRÈS, Cahiers, t.8, 1910, p.164.
[Fréq. avec une connotation péj.] (Donner, jeter, livrer, offrir) en pâture. Abandonner, livrer à l'action de quelqu'un ou quelque chose. Personne sans doute ne se troublait de voir l'amoureux sympathique, pour obtenir celle qu'il aime, livrer en pâture sa jeune soeur à un vieillard libidineux (BRASILLACH, Corneille, 1938, p.123). Quand on livre un roman en pâture aux critiques, ils mordent l'un après l'autre (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.369).
Faire (sa) pâture de. Faire sa nourriture morale ou intellectuelle de. Tandis que les véritables savants avouent aujourd'hui ne conserver de ces fluides que les noms (...), on voit les charlatans et les improvisateurs de théories ou de nouveaux faits prétendus, en faire leur pâture (RENOUVIER, Essais crit. gén., 3e essai, 1864, p.64). Elle tenait à la main je ne sais quel journal dont elle faisait sa pâture (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p.208).
Prononc. et Orth.:[], [-a-]. Ac. 1694 et 1718: pasture; dep.1740: pâture. Étymol. et Hist. 1. 1re moitié XIIes. «lieu où pâturent les animaux», ici employé par image à propos du peuple hébreu figuré par un troupeau [grex] sous la garde d'un berger [pastor] (Psautier de Cambridge, éd. Fr. Michel, XXII, 2: En paistures de erbes aclinad [mes pastres] mei; LXXVII, 14: li tuens pueples e fuc de ta paisture); 1174-87 (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 3415: ...il [le loup] santi desoz le vant... Bestes salvages en pasture); 1176-81 bestes en pasture (ID., Perceval, éd. F. Lecoy, 242); spéc. a) 1306, 23 avr. dr. vaine pasture «droit de faire paître le bétail dans des terres non closes, après la récolte» (Arch. Meuse, abbaye d'Escurey, éd. N. de Wailly ds Bibl. Éc. Chartes, 6e série, t.3, p.606); b) 1598 id. «terre où les habitants peuvent librement faire paître le bétail» (Coutumes de Saint-Mihiel ds Nouv. coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t.2, p.1057a); 2. a) ca 1180 «nourriture des animaux» trover pasture (MARIE DE FRANCE, Fables, éd. K. Warnke, 89, 2); ca 1210 querre sa pasture (Dolopathos, 266 ds T.-L.); b) XIIIes. «(en parlant des animaux) action de chercher sa nourriture» aler en pasture (doc. ds DU CANGE, s.v. almelinus); 3. ca 1245 «nourriture de l'homme» (HUON DE CAMBRAI, Regrets N.-D., 271 ds T.-L. [en parlant de la manne]); XIVes. [ms.] livrer vesture et pasture (PHILIPPE DE BEAUMANOIR, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 533, var. ms. C Bibl. nat.fr. 4516); 1268 fig. «tout ce qui alimente une faculté, un sentiment» (Claris et Laris, 10468 ds T.-L.: J'avoie deus grasses pastures, Ma dame et mon compaing gentil); 1588, 25 oct. (Lettre de Henri de Navarre à M. de Launay d'Entraigues ds Lettres de Henri IV, éd. M. Berger de Xivrey, t.2, 398: ... argent n'est pas pasture pour des gentilshommes comme vous et moy). Du lat. pastura, à basse époque «action de paître, de brouter; nourriture des animaux» (IVes. Palladius, St Jérôme ds BLAISE Lat. chrét.); au Moy. Âge «droit de pacage» (774) et «terrain de pâture, pâturage» (807 ds NIERM.). Fréq. abs. littér.:493. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 797, b) 777; XXes.: a) 621, b) 625.

pâture [pɑtyʀ] n. f.
ÉTYM. V. 1170, pasture; paisture, v. 1120; bas lat. pastura de pastus, de pascere « paître ». → aussi Appât.
1 Ce qui sert à la nourriture des animaux. Aliment, nourriture. || L'oiseau apporte leur pâture à ses petits. Becquée. || « Aux petits des oiseaux il donne leur pâture » (→ Nature, cit. 46, Racine). || Donner la pâture à la volaille. Appâter. || Être, devenir la pâture des bêtes sauvages, des loups (→ Enterrer, cit. 9; gibet, cit. 3). || Chair qui est la pâture des bêtes sauvages. Carnage.
1 De mille soins divers l'alouette agitée
S'en va chercher pâture, avertit ses enfants.
La Fontaine, Fables, IV, 22.
2 Chaque être avait sa pâture ou sa pâtée. Le ramier trouvait du chènevis, le pinson trouvait du millet, le chardonneret trouvait du mouron, le rouge-gorge trouvait des vers, l'abeille trouvait des fleurs, la mouche trouvait des infusoires, le verdier trouvait des mouches.
Hugo, les Misérables, V, I, XVI.
Spécialt. Ensemble des aliments qu'on donne au bétail (notamment l'herbe coupée, le fourrage, la paille, etc.). || Donner sa pâture au bétail.
Par ext. (Animaux, bétail). Le fait de chercher, de prendre sa nourriture; action de pâturer. || « Un soir qu'il était en pâture, / Notre aigle aperçut d'aventure… » (La Fontaine, Fables, V, 18).
Littér. Nourriture de l'homme.
3 À peine vêtue, n'ayant gardé des deux ou trois toilettes offertes par l'ami défunt que le strict nécessaire; sans gîte maintenant et sans pâture, elle se voyait désormais livrée à Dieu seul (…)
Léon Bloy, la Femme pauvre, II, III.
2 Par métaphore ou fig. Ce qui sert d'aliment à une faculté, à un besoin, à une passion; ce sur quoi une activité s'exerce. || La vérité qui est la pâture de la raison (→ Enthousiasme, cit. 6). || Tout ce qui peut servir de pâture à son esprit d'intrigue (→ Écouter, cit. 9). || Vous voulez lire ? je vous apporterai de la pâture. Lecture.Donner qqch, en pâture à qqn. || Être offert en pâture à la malignité publique. Proie (être la proie de).
4 Tout l'univers visible n'est qu'un magasin d'images et de signes auxquels l'imagination donnera une place et une valeur relative; c'est une espèce de pâture que l'imagination doit digérer et transformer.
Baudelaire, Curiosités esthétiques, IX, IV.
5 (…) Saint-Sulpice, quand j'y passai il y a quarante ans, présentait un ensemble d'assez fortes études. Mon ardeur de savoir avait sa pâture.
Renan, Souvenirs d'enfance…, V, Œ. compl., t. II, p. 859.
6 Choiseul avait essayé de gouverner avec les Parlements en leur donnant les jésuites en pâture, en flattant leurs sentiments jansénistes(…)
J. Bainville, Hist. de France, XIV, p. 294.
7 Là où une curiosité moins forte que la sienne n'eût trouvé qu'un maigre aliment, elle jouissait d'un festin royal. Rien à ses yeux n'était médiocre. Éperdue de savoir, elle faisait sa pâture de tout et la provenance d'une cravate l'intéressait au même degré que l'origine d'une fortune, car l'avidité ne choisit point.
J. Green, Léviathan, I, VIII.
3 Lieu où croissent les plantes qui servent de nourriture aux animaux, et, spécialt, lieu où croît l'herbe et où l'on fait paître le bétail. Pâturage. || Mener les vaches en pâture (→ Herbage, cit. 1). || Pâture des bêtes sauvages. Viandis.
Dr. || Vaine pâture ou droit de vaine pâture : usage rural, droit qui permet aux habitants d'un village ou d'une commune de faire paître leur bétail, à certaines conditions, sur les terres particulières non clôturées, une fois que les récoltes sont enlevées. aussi Panage, parcours.Droit de grasse et vive pâture, qui s'exerce sur les terres encore garnies de leurs récoltes naturelles.
(V. 1520). || Vaine pâture : ensemble des terres sur lesquelles s'exerce le droit de vaine pâture.
DÉR. Pâturer, pâturin.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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